Et si pour une fois, on se posait la question pour nous-même, sans pointer le doigt vers les autres ? Nous avons tous des héritages culturels, familiaux, éducatifs, voire traumatiques, qui influencent notre parentalité. Autoritarisme, surprotection, comparaison, fragilités identitaires, bienveillance à l’excès : il existe tant de façons d’être « toxiques » pour nos enfants. Les discerner pour les traiter, sans culpabilité, c’est améliorer notre éducation et nos relations.
N°13 - SUIS-JE PARFOIS UN PARENT "TOXIQUE" ?
DANS CE NUMÉRO,
- Les 5 sources de “toxicité” parentale les plus fréquentes
Comparaison, invalidation émotionnelle, ambivalence affective… : Céline Lamy, pédopsychiatre au Québec, nous livre les 5 travers parentaux qu’elle observe le plus souvent dans ses consultations et nous montre qu’on peut y tomber plus facilement qu’on le croit. - Guérir des blessures du passé
Elles font partie des héritages qui peuvent parasiter notre parentalité. Il est essentiel de faire l’inventaire et de sortir des schémas inconscients et potentiellement toxiques pour nos enfants. Dans ce numéro, plein de précieux conseils pour y arriver. - Entretien captivant avec Boris Cyrulnik
Le célèbre neuropsychiatre nous dira comment construire un environnement propice à la résilience et comment faire en sorte que le “fantôme du traumatisme” reste un passager inoffensif de nos vies. - Les conseils en or d’Isabelle Peloux pour les enseignants
Plusieurs biais peuvent venir polluer la relation enfant/prof. Parmi eux : le biais de halo et le biais attentionnel. Isabelle nous montre comment les hacker et comment améliorer les relations en classe.
- Carnet de bord d’un papa en colère
Basile a un gros problème : il est colérique avec ses bambins. Avec vulnérabilité et autodérision, il nous raconte le parcours de guérison intérieure qu’il a mené avec une psychologue et tout ce qu’il a appris sur lui-même. - Parentalité positive : peut-on en faire “trop” ?
On n’est jamais trop bienveillant ! Par contre, nos façons de l’exprimer peuvent être contre-productives, voire toxiques à long terme. Charlotte Ducharme, créatrice de “Cool parents make happy kids”, nous aidera à placer le curseur au bon endroit. - Parier sur la neuroplasticité pour déjouer nos réflexes toxiques
On peut parfois se sentir captifs de schémas familiaux, répétés de génération en génération. Résultat : on se résigne, puisque l’hérédité en a décidé ainsi. C’est méconnaître le pouvoir du cerveau d’inventer de nouvelles réactions et nous extraire de la fatalité. - “Ça va, il en est pas mort, non plus !”
Comment faire la différence entre agacements passagers et violences éducatives ordinaires ? La frontière est très mince et même le sarcasme peut devenir toxique à la longue. Comment savoir si on va trop loin ou si les VEO se sont insidieusement glissées dans notre quotidien ?
“
Pour le médecin que je suis, la toxicité d’un produit entraîne des risques graves, aigus ou chroniques, voire même la mort. Alors se pourrait-il que des parents puissent avoir des comportements tels qu’ils en soient toxiques pour leurs enfants ? Il ne s’agit pas ici de maltraitance manifeste, qu’elle soit physique, psychologique, sexuelle. Dans ce cas, nous sommes au-delà du toxique mais dans la destruction de l’enfant, de son estime, dans la compromission de son développement psychoaffectif et de son futur, que ce soit en termes émotionnels et relationnels. Je parlerai plutôt de comportements de la parentalité ordinaire, souvent pavée de très bonnes intentions mais qui, sans que cela paraisse évident, sont toxiques.
”
“
Bien plus que mes études de psychologie, c’est l’aventure remuante de la parentalité qui m’a le plus fait grandir sur mon chemin personnel. Devenir mère de deux garçons, aujourd’hui adolescents, fut un bouleversement immense. J’ai rencontré le sentiment de joie pure mais aussi celui des angoisses profondes. En découvrant la théorie de l’attachement, j’ai mieux compris pourquoi être parent provoque en nous tant de tumultes, en lien avec notre propre histoire, nos blessures dites d’attachement, et comment peu à peu, il est possible d’évoluer vers le parent “suffisamment bon” que nous voulons être pour nos enfants.
”